Kévin Brun et Robin Lemonnier se sont associés pour ouvrir Le Machiniste situé au 22 rue du 11 Novembre à Caen. Au-delà d’être un bar à cocktail, ce lieu offre une expérience permettant aux clients de s’immerger dans l’univers steampunk avec une ambiance chaleureuse. Le steampunk est un mouvement culturel où les machines à vapeur du XIXe siècle et la mécanique rétro-futuriste côtoient l’élégance de l’époque victorienne avec les costumes en tweed et les chapeaux haut-de-forme.
Kévin Brun découvre le steampunk à travers le cinéma grâce à des films tels que Wild Wild West ou encore La League des Gentlemen Extraordinaires puis dans les œuvres de Jules Verne. Il se passionne pour cet univers très riche aux innombrables déclinaisons. Il a une formation dans la gestion d’entreprise mais il souhaite exercer un métier au contact des clients avec du mouvement. Ouvrir un bar steampunk répond à toutes ses aspirations. Il se forme aux bases du métier de barman avec Bruno Coudert au sein de son école Épicure.
Kévin Brun souhaite s’associer à un mixologue pour son projet entrepreneurial. Son professeur le met en contact avec Robin Lemonnier. Passionné par la mixologie, ce dernier a depuis toujours envie d’ouvrir son propre établissement pour laisser parler sa créativité en toute liberté. Il a de nombreuses expériences dans différents établissements de la région.
Les deux entrepreneurs décident d’allier leurs deux passions afin d’ouvrir un bar. Il trouve un local rue de Bernières mais finalement le projet n’aboutit pas. Puis le Covid fait son apparition et retarde un peu plus encore la création de ce bar à l’ambiance steampunk. Ils trouvent un nouveau local disponible qui hébergeait auparavant la Quincaillerie où Robin Lemonnier avait travaillé.
Afin de les aider dans leur projet d’entreprise, ils font appel à la CCI. Leur conseillère les oriente vers Initiative Calvados afin de faire une demande de prêt d’honneur. « Notre conseillère Initiative Calvados a été de bons conseils. Nous avons vu point par point les éléments du prévisionnel et les changements qu’il y avait à faire ou non avant de passer en comité pour avoir un prêt d’honneur. Comme nous avions vu le dossier ensemble et que nous maîtrisions notre sujet, il n’y a pas eu de problème. » Pour leur projet, ils ont bénéficié d’un prêt d’honneur qui les a aidés à financer les trois mois travaux nécessaires avant l’ouverture de l’établissement tout en préservant la trésorerie de départ.
Ils font installer une station de bar pour proposer des cocktails élaborés avec de bons produits à un prix abordable. « Le cocktail n’est pas développé à Caen. » Les deux chefs d’entreprise n’utilisent pratiquement pas de jus de fruits. Ils travaillent essentiellement avec des infusions ou des purées de fruits pour apporter plus de saveurs à leurs cocktails. Ils peuvent également se servir de liqueur de yaourt, confiture, crème pimentée, poivre, macération de bacon, etc. Robin Lemonnier renouvelle la carte des boissons tous les six mois. De plus, il crée un nouveau cocktail tous les mois. « Si un client trouve tous les ingrédients de ce nouveau cocktail, il a un verre offert. Cela permet de se concentrer sur ce que l’on boit. » Le mixologue utilise des méthodes de cuisine apprises auprès de chefs cuisiniers lors de précédentes expériences professionnelles telles que la macération ou la cuisine moléculaire. Le cocktail (avec alcool) est proposé au tarif de 9,80€. « Nous avions le souhait d’être en dessous d’un billet de dix euros pour que cela reste accessible au plus grand nombre. » explique Robin Lemonnier.
Concernant la décoration, ils font appel à Calvanostra pour faire les peintures immersives représentant un poisson lanterne et un kraken. Jonathan Bréard, artiste sculpteur caennais rencontré au Breuil’Art Festival qui utilise de la matière métallique recyclée pour ses œuvres, réalise le léviathan qui s’enroule majestueusement autour du pilier au centre du bar. Les fresques et la sculpture ont été financées grâce à une campagne de crowdfunding. Les noms des contributeurs sont tous affichés au pied du léviathan.
Le décor est encore amené à évoluer pour rendre le lieu toujours plus immersif. De nouveaux éléments sur lesquels travaille Jonathan Bréard pourraient arriver prochainement. Les deux chefs d’entreprise ont également des idées plein la tête pour rendre le lieu vivant avec l’organisation d’événements ponctuels ou réguliers et de rencontres : la venue d’un guitariste chaque premier vendredi du mois, des soirées de stand-up et de jeux de rôle, l’exposition d’artisans et de créateurs steampunk ou encore une réduction pour toutes les personnes déguisées en steampunk chaque vendredi 13. Ils travaillent également sur un projet d’escape game.
Les deux entrepreneurs s’accordent pour dire que ce n’est pas toujours simple de s’associer pour un projet d’entreprise car les visions peuvent s’opposer. Mais selon eux, c’est leur association qui a permis d’ouvrir ce concept unique à Caen. « Il suffit d’avoir beaucoup de dialogue. Il faut être mature et prendre en considération la vision de l’autre. » Et ils pensent déjà à ouvrir d’autres bars toujours dans un esprit Steampunk. « Ici nous sommes dans les abysses du Steampunk. Nous pouvons imaginer un univers dans les airs pour un nouvel établissement. » Et si d’autres bars à cocktail voient le jour, l’évasion sera le dénominateur commun et cela passe aussi par l’envie de partager des deux gérants et les échanges qu’ils peuvent avoir avec leurs clients.
| Le Machiniste |
