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Portrait / Témoignage

Tatiana Lecamus a fondé l’entreprise Atol Meca en décembre 2016 avec l’envie de créer une structure familiale. Son mari, Olivier Lecamus, a rejoint l’aventure en tant que responsable de production en 2018 et leurs deux enfants travaillent désormais avec eux.

Tatiana Lecamus

Implantée à Livarot-Pays-d’Auge, Atol Meca effectue de la mécanique de précision pour l’industrie. L’entreprise fabrique des pièces unitaires ou de séries pour l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire ou encore le domaine médical. Elle fait également beaucoup de prototypes. Actuellement, l’entreprise est par exemple occupée à fabriquer des bandeaux pour la réflexion des panneaux de signalisation pour la RATP. Elle travaille également sur de nouveaux prototypes pour la réalisation de borne de recharge pour voiture électrique et réalise aussi des outillages pour l’aéronautique.

Si Tatiana Lecamus a une formation en industrie, elle a eu de nombreuses expériences professionnelles dans différents domaines avant de se lancer dans la mécanique de précision : vendeuse en boulangerie, aide à domicile, opératrice de production, etc. Elle a suivi son mari qui a saisi différentes opportunités professionnelles, notamment en tant que responsable des achats dans des entreprises de mécanique avant de revenir en Normandie.

En 2016, leurs deux enfants ayant grandi, Il leur semble être le bon moment pour lancer l’entreprise. Ils gardent tous les deux leur emploi en parallèle pendant une année et Tatiana Lecamus commence seule sur des machines traditionnelles chez eux après avoir effectué une formation au Greta. « Nous sommes partis de zéro. J’avais un peu d’expérience en mécanique grâce à mes expériences en intérim. Mon mari avait quant à lui un beau carnet d’adresses », raconte la chef d’entreprise.

En 2018, l’entreprise se développe. Elle déménage dans les locaux actuels situés rue du Général Leclerc à Livarot-Pays-d’Auge et investit dans deux nouvelles machines numériques à 50 000 € chacune. Olivier Lecamus rejoint son épouse et un salarié est embauché. C’est leur comptable qui leur parle d’Initiative Calvados. Tatiana Lecamus obtient un prêt d’honneur à taux zéro de 7 000 € après avoir présenté le projet de développement devant le comité du Pays d’Auge Sud. « La rencontre avec notre conseiller a été concluante. Cela nous a permis d’avoir de la trésorerie avec un bon suivi » confie l’entrepreneuse.

L’entreprise continue de se développer en investissant régulièrement afin d’agrandir et de moderniser son parc machines. Chaque investissement représente plusieurs dizaines de milliers d’euros. « L’aspect financier peut se révéler légèrement compliqué lors de l’achat d’une machine. Nous avons parfois besoin d’accompagnement pour monter des dossiers d’aide de financement mais l’accompagnement se fait rare et hors de prix. » Aujourd’hui, la chef d’entreprise hésite entre l’achat du bâtiment qui leur coûte très cher ou l’investissement dans une nouvelle machine 5 axes dont ils ont vraiment besoin.

Atol Meca embauche actuellement sept salariés. Leur fille de 28 ans, Amandine, travaille avec eux en production et en administratif tout en ayant également une entreprise de son côté. Cela permet également à la chef d’entreprise et son mari de partir tous les deux de temps en temps. Leur fils de 20 ans, a commencé son apprentissage dans l’entreprise à 16 ans. « Il a toujours traîné dans les ateliers avec son père et il aime ça. C’est le seul de l’entreprise à connaître le fraisage et le tournage. » Atol Meca, « c’est notre dernier enfant » raconte Tatiana Lecamus. Et c’est devenu une véritable aventure familiale. Le nom de l’entreprise en est d’ailleurs la traduction. « C’est mon fils qui a eu l’idée du ‘Atol’ qui reprend les initiales de nos prénoms, Amandine, Tatiana, Olivier et Lucas. ‘Meca’ vient de mon mari. J’ai choisi la couleur. »

L’entreprise souhaiterait encore embaucher mais le recrutement est un gros problème. Il y a très peu de candidats motivés ayant la bonne formation. Tatiana Lecamus aimerait recruter un nouvel apprenti pour le former et le garder en tant que salarié ensuite. Cependant c’est difficile car l’apprentissage a été longtemps dénigré. Des actions ont été mises en place pour fidéliser les salariés actuels notamment la semaine de 35 heures en quatre jours et demi depuis le début du mois de novembre.

Même si être une femme chef d’entreprise dans ce milieu masculin peut s’avérer difficile et est sujet à des réflexions récurrentes telles que « vous n’êtes que la secrétaire » ou encore « je voudrais parler au patron », Tatiana Lecamus conclut « Si c’était à refaire, on le referait peut-être encore plus tôt. »

Atol Meca